« CES NOUVELLES RÈGLES SONT UNE ÉTAPE ESSENTIELLE »

Andrea Traverso, directeur Viabilité financière et recherche à l’UEFA, partage ses réflexions sur ce changement majeur des nouvelles règles de viabilité financière.

Quel est le lien entre les nouvelles dispositions et le fair-play financier (FPF) ?

Il s’agit d’une évolution du FPF. Les règlements doivent être vérifiés et adaptés en permanence en fonction du marché ainsi que du contexte dans lequel les clubs opèrent. Mais cette évolution-là n’a rien d’anodin et marque une étape essentielle. En plus d’affiner les règles existantes, nous avons introduit de nouvelles dispositions, notamment celle sur les frais liés à l’équipe.

Que diriez-vous aux personnes qui estiment que l’UEFA a laissé tomber le FPF ?

Nous n’avons certainement pas laissé tomber. Tout d’abord, il est important de reconnaître que les règles précédentes ont eu un impact profond et positif. Mais elles n’étaient évidemment pas parfaites, et il est naturel de devoir adapter et améliorer les règlements existants. En sa qualité d’instance dirigeante du football européen, l’UEFA a le devoir d’assurer la stabilité financière. À cet égard, nous continuerons de faire de notre mieux pour que ces nouvelles règles soient appliquées. Je tiens à souligner que celles-ci ont été soutenues unanimement à travers la communauté du football européen. Obtenir l’approbation d’un si grand nombre de parties prenantes constitue un accomplissement majeur. L’UEFA n’a pas rédigé ces règles seule ; nous agissons avec l’ensemble de nos parties prenantes et en accord avec elles.

Quels ont été les défis à relever pour que toute la communauté footballistique soutienne ces nouvelles dispositions ?

Cela a été un long processus et les choses n’ont pas été simples, ce qui est normal puisque tout le monde n’a pas les mêmes intérêts, ni ne rencontre les mêmes problèmes. Nous nous sommes toujours efforcés de partager toutes les informations, rencontrer régulièrement les parties prenantes, écouter les remarques et tenir compte des remarques. Un processus inclusif, démocratique et transparent est la clé pour surmonter les difficultés.

Comment travaillez-vous avec les clubs, les associations nationales et les ligues pour favoriser une transition en douceur ?

Il est primordial de maintenir le dialogue. Dès que les règlements ont été approuvés, nous avons commencé à communiquer de manière bilatérale. Nous avons également organisé des ateliers ainsi que des forums de formation et élaboré des instruments d’aide et des directives. Nous rencontronsles clubs et les associations et collaborons avec différents organismes faîtiers pour planifier des ateliers communs. Un plan de formation est en cours d’élaboration.

S’agissant des règlements à proprement parler, ils n’entrent pas tous en vigueur en même temps, mais de façon échelonnée. Cela permettra à toutes les parties de s’habituer à ces dispositions et de les mettre en oeuvre correctement.

Dans quelle mesure ces règlements garantiront-ils le succès à long terme du football interclubs européen ?

C’est là notre principal objectif. La société vient à peine de sortir de la pandémie de COVID-19, et bon nombre de clubs sont en pleines turbulences. Aujourd’hui probablement plus que jamais, guider ces clubs vers un avenir durable ne sera pas une mince affaire.

On peut avoir les meilleurs règlements, mais s’ils ne sont pas appliqués et que les gens ne sont pas déterminés à les honorer, on n’obtient pas les résultats voulus. C’est pour cela qu’il est essentiel d’avoir rallié les gens à notre cause dès le début. Nous bénéficions du plein soutien de nos parties prenantes et des institutions européennes.

Quelle est l’importance d’avoir des règlements séparés pour le football féminin ?

Il s’agit d’une étape essentielle. Récemment, le football féminin a connu un essor rapide. Certaines exigences existaient dans l’ancien règlement sur l’octroi de licence aux clubs, mais il est temps que le football féminin possède son propre dispositif réglementaire. Celui-ci fournira le cadre normatif necessaire au développement. Je m’attends en effet à ce que la procédure d’octroi de licence agisse comme un catalyseur pour relever les standards dans le football féminin.

Par exemple, des standards plus élevés en termes de formation des jeunes, un meilleur accès à des infrastructures de qualité, des diplômes d’entraîneurs de niveaux supérieurs, un professionnalisme accru dans la gestion des clubs de football féminins sont des aspects cruciaux, qui feront progresser le jeu féminin et pour lesquels la procedure d’octroi de licence jouera un rôle determinant et apportera une contribution essentielle.

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